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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 17:37

Tout à coup, redressant son buste, les bras levés au ciel, jaillit de sa gorge 

un cri terrifiant, une plainte énorme comme peut en pousser une bête 

sauvage blessée à mort. Ce cri-là est sûrement enfoui au plus profond des 

êtres et on ne peut le clamer qu’à l’occasion de la plus intense des 

tortures. C’est précisément ce que vivait, en cet instant, ma pauvre mère. 

Ce chagrin crié avec cette force, nous avait glacés le sang, et les hommes 

ne firent aucun geste pour s’interposer entre elle et sa peine. Ils 

connaissaient eux aussi cette souffrance suprême qui les avait souvent 

meurtris dans leur cœur et leur âme. En gens simples, ils savaient 

respecter depuis toujours les morts, et la tristesse des vivants. 

Elle resta ainsi prostrée longtemps, puis elle se baissa et embrassa son 

mari longuement sur le front. quelques sanglots comme retenus secouèrent 

sa poitrine. Elle fit un signe de croix et signa aussi le front de mon père. 

Son visage avait changé, il reflétait maintenant cette peine muette qui 

s’installe en vous pour toujours. Je compris que cette expression serait la 

sienne pour toute sa vie. 

— Nous rentrons à la maison ! Merci, mes amis, de ramener Ramon chez 

lui. 

Maman n’avait plus une larme, son expression était sévère. Elle vint vers 

nous et les bras écartés comme pour pousser devant soi le troupeau 

d’oisons, elle nous dit : 

— Avancez, pressons, votre père va arriver. 

Notre cortège traversa notre champ dévasté sans que notre mère ne 

sourcille, elle était pour l’instant comme détachée du monde. Des voisins 

qui eux aussi étaient là pour évaluer l’ampleur du désastre, se signaient à 

notre passage. La nouvelle avait sans doute dû atteindre le village, car nous 

entendîmes les cloches sonner le glas. 

Sur la place, tous les voisins nous attendaient, les femmes pleuraient, elles 

savaient mieux que quiconque pour l’avoir vécu, la douleur que ressentait 

notre mère. Le curé était sur le parvis de l’église, au passage du brancard, 

il s’approcha pour asperger papa d’eau bénite et murmurer quelques 

paroles. Maman ne s’arrêta pas, nous poussant toujours devant elle. 

Arrivée chez nous, elle se précipita, vers le crucifix qu’avait sculpté 

notre père dans une racine de buis et rageusement le retourna face au mur. 


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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 01:40

— Elle a les membres cassés ! 

Ils se consultèrent à voix basse. 

-Isabel a assez perdu en cette funeste journée. Cette viande ne sera pas de 

trop pour elle et ses enfants. Et cette bête souffre. 

-Hernan tu restes avec Rodriguez. Nous revenons de suite. 

Ils emportèrent « ma belle » vers son destin. 

A leur retour, un des hommes portait la carcasse sur son épaule un autre la 

peau roulée en un paquet noué par les pattes.  Ils déposèrent le tout sur le 

brancard aux pieds de mon père. Décidément, ces deux êtres étaient 

inséparables. 

Déjà une nuée de corbeaux tournait au dessus de nos têtes. Ils guettaient 

notre départ pour s’abattre sur les entrailles de la pauvre bête. Je 

haïssais cet animal sinistre, qu’on nous disait suppôts du diable. On 

racontait qu’a Valence au mont des pendus, ils attendaient par centaines 

sur les arbres, croassant d’impatience de dévorer les cadavres des 

suppliciés. 

Nos amis avaient soulevé le brancard, commença alors une marche 

silencieuse, nous longions le ruisseau le remontant vers l’amont à la 

rencontre de ma mère. Je suivais en tenant la main de mon père. C’est 

peut-être cette attitude qui de loin rassura ma mère, car nous apercevant, 

elle ne broncha pas, fixant ardemment la civière. 

Arrivés près d’elle, ils posèrent leur triste fardeau sur le sol, et sans un 

mot s’écartèrent, pour laisser la pauvre femme découvrir son malheur. 

J’avais lâché cette main à présent toute froide, et moi aussi me retirais. 

Je rejoignis mon frère et ma petite sœur et les serrais fortement contre 

moi. 

Maman était devenue pâle comme un cierge, elle fit lentement les deux pas 

qui la séparaient du brancard et se pencha vers le corps de son mari. Il y 

eut de très longues minutes de silence, elle se tenait à genoux la tête 

reposant sur la poitrine de mon père. Muets nous respections sa douleur. 


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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 01:37

en le couvrant de baisers, il vivrait. Il nous aimait trop pour nous 

abandonner. 

Un de ses amis me souleva et m’emporta sur la berge. Je pleurais 

doucement sur son épaule. 

— Pleure, pleure mon petit Hernan. Ton père méritait ton chagrin. Mais 

verse des larmes aujourd'hui, car demain tu n’en auras pas le temps, tu es 

maintenant avec ta brave mère, chef de famille, avec une sœur et un frère 

qui ont besoin de toi. Tu as fini ce jour ton enfance, au prochain matin, tu te 

réveilleras homme. 

Avec beaucoup d’attention, ses amis retiraient un à un les 

enchevêtrements dans lesquels était retenu le corps de mon père. Enfin, il 

apparut, flottant mollement. ils le prirent par les bras et les jambes pour 

l’amener doucement vers la berge. 

— Incroyable ! il ne veut pas la lâcher. 

Mon père avait sa puissante main fermée sur la patte arrière de sa chèvre 

et même la mort n’avait pu en desserrer l’étau. Ils les conduisirent ainsi 

soudés tous les deux sur le bord. Ils allongèrent papa et lentement doigt 

après doigt, lui firent lâcher la chèvre. Celle-ci libre, ils la laissèrent 

couché sur le flanc pour qu’elle récupère. Avec leurs grands mouchoirs, ils 

essuyaient son visage, et débarrassaient son corps de toutes les herbes et 

détritus qui le souillaient. 

Je m’approchais de mon père, j’avais retrouvé mon calme, ma douleur 

était intérieure. J’avais bien compris les conseils de son ami, et dès cet 

instant je pris la décision de vivre, que pour lui faire honneur. M’avançant, 

je me penchais et l’embrassais tendrement. À son oreille, pour lui seul, je 

répétais le serment que je venais de faire. Je le regardais, il avait sur le 

visage une douce expression, il avait le sourire d’un père qui a accompli 

son devoir. Il avait pour nous sauvé la chèvre. Ses amis avaient fait un 

brancard avec des branchages sur lesquels ils le déposèrent délicatement. 

-Allez la chèvre tu en as assez fait pour aujourd'hui ! debout, il faut 

rentrer. 

Du pied il la poussa, mais la pauvre bête ne bougeât pas, elle émit un faible 

bêlement. Alors, l’homme l’a pris sous le ventre pour la lever et il la posa 

sur ses pattes. La bête s’écroula. 


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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 01:32

Jusqu’aux chevilles. Nous avions déjà marché sur une longue distance et 

nous n’apercevions plus maman et les enfants. 

Nous venions de contourner un petit monticule et à présent devant nous 

s’étalait une grande étendue d’eau. Nous étions tous très surpris et ne 

comprenions pas ce qui avait occasionné cette retenue. Nous eûmes 

rapidement l’explication. Quelques centaines de mètres plus bas un énorme 

amas de troncs, de branchages, de pierres, ainsi que toutes nos récoltes, 

s’était bloqué là dans un goulet rocheux qui contraignait depuis toujours le 

ruisseau. 

Je ne voyais pas mon père et toutes mes certitudes se transformèrent en 

une terrible appréhension. Si papa s’était sauvé, il serait venu à notre 

rencontre, car il était impossible qu’il ait pu avec la chèvre passer au-delà 

de ce barrage. Où était-il ? 

Les hommes silencieux avec d’infinies précautions s’avançaient dans l’eau 

boueuse, le fort courant avait cessé. Je les suivais, par prudence un 

voisin, le meilleur ami de mon père me tenait par la main. Dans cet 

enchevêtrement nous pouvions distinguer maintenant certains détails. Tout 

à coup l’un de nous s’écria : 

— je vois la chèvre, je vois la chèvre ! 

Papa ne pouvait pas être bien loin. Je repris espoir. 

Il faudra faire attention de ne pas trop déranger le barrage, car toute cette 

eau ne demande qu’à déferler vers la vallée dit un des hommes et nous 

serions tous emportés. Quand la décrue sera complète, nous viendrons le 

démonter. 

Nous étions suffisamment près de la chèvre. 

— Elle vit, elle vit cria l’ami de mon père en m’entraînant fermement 

derrière lui. 

C’est là, en arrivant aux branchages accumulés, que nous vîmes, flottant 

au milieu des ramées qui le retenaient prisonnier, celui que nous 

cherchions.  Je voulus me précipiter pour le prendre dans mes bras, car il 

ne pouvait pas être mort, ce destin pour lui, m’était inconcevable et je le 

rejetais de toute mon âme. J’étais sûr quand le serrant contre mon cœur, 


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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 01:28

Je m’avançais pour aller constater les dégâts dans notre champ. L’eau et 

les grêlons avaient fait leur œuvre destructrice, ce qui n’avait pas été 

haché menu par la violence du grain avait été déraciné et emporté par le 

ruissellement torrentiel. J’étais horrifié, notre terre était recouverte de 

milliers de cailloux. 

Ce n’était plus du limon que nous avions, mais une carrière. Je pouvais 

maintenant parcourir toutes nos cultures sans me mouiller les pieds, rien 

qu’en sautant de pierre en pierre. Je décidais de ne rien dire pour l’instant 

à maman. 

Je retournais lentement vers l’endroit ou ma mère était sûrement en 

prière. Je l’aperçus silhouette noire et roide, serrant contre elle ses 

enfants. Rien n’aurait pu la distraire de son poste de guet. Elle ne 

m’entendit pas arriver. Je restais immobile et silencieux à ses côtés. 

Bientôt se présentèrent des champs voisins des hommes qui s’inquiétaient 

de notre absence. 

— Qui y a-t-il Josefa? ou est Ramon ? 

Maman leur raconta comment papa avait voulu sauver sa chèvre et que 

tombé dans le ruisseau, la crue l’avait emporté. Maintenant que le débit 

n’était plus qu’un filet d’eau, elle espérait le retour de son mari, et c’est 

pour cela qu’elle guettait. 

— Écoutes Josefa, tu vas attendre là, et nous nous descendrons le 

ruisseau.Il se peut que Ramon ait besoin de nous, il peut s’être blessé dans 

ce tourbillon avec tout ce que charriait cette eau. 

_ Je viens, je veux vous aider à rechercher mon père. 

— D’accord, mais faisons vite. 

Nous partîmes à grandes enjambées. Je les observais et leur trouvais un 

air sinistre, le déluge avait dû aussi emporter leurs champs et l’avenir 

pour eux et leurs familles s’annonçait misérable. Pour l'instant, leur 

préoccupation était de retrouver Ramon, car la vie dure et la misère 

rendent les gens proches et solidaires. Notre marche était difficile, le 

ruisseau regagnait son lit et les endroits qu’il abandonnait maintenant 

étaient recouverts d’un épais limon bourbeux, dans lequel nous enfoncions 


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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 01:33

contre elle. Papa nous dit de venir rapidement sous l’amandier, planté par 

son arrière-grand-père, il avait tenu ferme à toutes les tempêtes, il 

résisterait bien à celle-là. 

Abrité sous l’arbre, notre père installa les plus petits sur une haute 

branche en leur demandant de s’accrocher et de descendre sous aucun 

prétexte, tant que la tourmente ferait rage. Maman s’assit sur la branche 

basse et je me serrais très fort contre elle. À l’instant où nous nous 

mettions à l’abri, l’orage redoubla de force, la foudre avec fracas s’abattit 

sur la colline et les pins aussitôt s’embrasèrent. La pluie décuplait de 

violence et d’intensité, maintenant notre ruisseau tout à l'heure asséché, 

charriait un puissant courant de boue. 

— Voyez mes enfants, c’est notre terre qui vogue vers la plaine, elle va 

enrichir de son limon de riches cultures, mais pour nous c’est du pain qui 

file au cours de l’eau. Dieu nous t’avions demandé de nous apporter de quoi 

manger, tu nous offres la misère et la famine. Qu’a fait ma famille pour 

mériter ta colère ? 

Mon père avait les yeux brillants, la mâchoire et les poings serrés. Je 

l’admirais davantage en le voyant défier Dieu. Quel homme ! vraiment nous 

ne risquions rien auprès de lui. Comme je l’aimais. 

La pluie avait eu raison du feu rapidement, ce danger était heureusement 

écarté, mais pour autant la tempête n’était pas finie, le ciel se faisait de 

plus en plus menaçant au dessus de nous, tout à coup un énorme coup de 

tonnerre claqua et de massifs grêlons se mirent à tomber, les feuilles de 

notre arbre étaient broyées, des branches cassées. Mon père dit aux petits 

de se recroqueviller la tête dans les genoux, quant à ma mère elle faisait 

tout pour me protéger s’exposant elle-même aux grêlons qui s’abattaient 

sur nous comme des pierres. 

— Les chèvres, les chèvres, criait papa, ils vont me les tuer ! 

Effectivement, les pauvres bêtes complètement affolées tiraient sur leur 

corde cherchant à s’enfuir, les chevreaux essayaient de se mettre à 

couvert sous le ventre de leur mère, mais celles-ci paniquées les 

piétinaient. C’était un spectacle horrible et pour nous le risque de perdre 

tout espoir de survie. La grêle redoublait de violence, maintenant notre 

ruisseau était devenu torrent, il charriait non seulement la terre, mais des 

pierres énormes, des troncs d’arbres et d’autres détritus. 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 17:12

peur et peuvent s’enfuir. Éloigne-les du ruisseau. 

Un cours d’eau borde notre champ, malheureusement à sec la plus part du 

temps. Deux petits rus qui viennent de lointaines collines l’alimentent, 

quand il pleut plus haut dans les collines, nous récupérons dans notre 

ruisseau cette précieuse eau, vite bue par notre terre aride. 

Avec la fraîcheur et l’espoir de la pluie, le travail était devenu moins 

pénible. Papa parlait sans arrêt, il évaluait nos prochaines récoltes, 

discutait avec maman de ce qu’il faudrait garder pour provision et ce que 

nous pourrions vendre. Il calculait combien cela ferait d’argent disponible 

et il répartissait tout cet argent. Notre mère l’écoutait, et elle était 

heureuse. 

De grosses gouttes commençaient à tomber, les premiers nuages étaient 

sur nos têtes, mais ceux qui arrivaient étaient bien plus menaçants. Ce 

serait une bonne pluie, celle qui mouille la terre profondément jusqu’aux 

racines des plantes et des arbres, celle qui remplit les puits et les 

fontaines. 

Papa avait enlevé sa chemise et il offrait à la pluie battante son torse en 

sueur, ce torse torturé par la fatigue, les efforts et les privations. La tête 

levée vers le ciel, les bras écartés, il criait : 

_ Gloire à toi au mon dieu, béni ma famille, béni notre travail, béni nos 

récoltes. 

Comme mon père, j’avais retiré ma chemise et je profitais de cette eau 

fraîche venue de l’empyrée. Antonio et Isabel faisaient une ronde en tapant 

des pieds fortement dans les flaques déjà formées. Maman les cheveux 

collés sur son visage ruisselant, stoïque sous la pluie, nous regardait 

calme et détendue. 

L’orage tournait en ce moment au déluge, les gouttes énormes tombaient au 

sol avec une telle force, qu’elles rebondissaient faisant un bruit de 

mitraille assourdissant. L’obscurité avait remplacé la lumière éclatante de 

l’après-midi. À cet instant le ciel se zébra au loin sur les collines, des 

éclairs précédèrent une série de coups de tonnerre impressionnants, leurs 

effrayants roulements arrivaient jusqu’à nous. Antonio et Isabel se mirent 

à crier et à pleurer, maman se précipita pour les prendre et les serrer 


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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 14:50

cette bonhomie, se cachait la misère et aussi souvent le désespoir. Mais 

papa et maman chantaient en s‘activant, de temps en temps, papa faisait 

semblant de crier après nous les garçons. Jamais après Isabel, car trop 

petite, elle craignait papa quand il faisait la grosse voix, même pour la 

taquiner elle se mettait à pleurer. 


— Alors les fainéants, faut-il que je prenne un bâton pour vous faire 

dépêcher?  


Il riait très fort, et se remettait au travail. De temps à autre, nous levions 

la tête pour scruter le ciel. L’attente de la pluie nous rendait nerveux. 


-Regardez dit mon père du côté du nord-ouest ces nuages gris qui 

s’amoncellent. Nous aurons juste le temps de déjeuner et le grain sera sur 

nous, la terre avant ce soir sera moins dure à piocher, nos puits vont se 

remplir et chacun pourra arroser son jardin. Dans quelques jours nous 

aurons de belles pastèques bien juteuses, fini la misère pour vous mes 

enfants, nous mangerons à notre faim. 


Maman avait posé notre panier sous le grand amandier au bout du champ. 

Nous étions assis sous son ombre. Isabel avait rassemblé ses chèvres et 

nous avait rejoints. Pendant ce temps, notre mère avait étalé un torchon et 

disposait le repas, d’épaisses galettes sur lesquelles elle versait un filet 

d’huile d’olive, pour chacun un gros oignon cru et pour dessert quelques 

figues sèches. Nous nous désaltérions avec l’eau qui avait rafraîchi dans 

une cruche de terre cuite accrochée à une haute branche. Seul papa buvait 

un peu de vin dans une gourde en peau de chèvre. Ces repas dans les champs 

étaient joyeux et nous étions heureux. 



— C’est pas le tout ! maintenant il est temps de retourner travailler.  Allez 

debout ! 


Nous pensions que c’était l’ombre du grand arbre qui nous avait prodigué 

cette fraîcheur, et bien non ! C’était le vent qui avait soudainement forci 

et le soleil qui était partiellement caché. En effet, les gros nuages gris 

avaient fait rapidement du chemin pendant que nous déjeunions. Bien plus 

vite que papa ne l’avait prévu. Maintenant l’horizon était bouché, on 

pouvait voir une épaisse nuée noire courir vers nous. La pluie tant attendue 

serait bientôt sur nos têtes. 


— Isabel, attache tes chèvres, car s’il y a de l’orage tu sais qu’elles ont 


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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 20:07

s’immobilisèrent. Il fit signe aux cénobites de rentrer la relique, puis du 

haut de la dernière marche, il bénît toute l’assistance. 

— Regagnez vos chez vous mes frères. Dieu a sûrement entendu vos 

prières, il aura pitié de nous. Ayez espoir en lui, il est notre sauveur. 

La procession se disloqua dans le calme et bientôt le silence régna à 

nouveau sur la place. Il nous sembla que le vent avait un peu forci. Papa 

s’arrêta, ce qui stoppa notre marche. Il écoutait et examinait le ciel. Nous 

l’observions sans comprendre, mais malgré tout plein d’espérance, car 

nous avions toute confiance en notre père. 

— Je crois que nos prières ont été bonnes, ce petit vent sent la pluie. 

Ma mère se signa aussitôt. Le lendemain matin tôt levés, nous sortîmes. 

Nous n’étions pas seuls, des voisins comme nous étaient dehors pour 

scruter les nues. Le temps avait encore fraîchi et de longues traînées 

blanches parcouraient l’horizon. 

— Il va pleuvoir aujourd'hui, dit mon père 

Maintenant toutes les maisons s’ouvraient les unes après les autres, 

bientôt tout le hameau se trouva sur la place et d’une seule voix, les gens 

criaient : il va pleuvoir.. Il va pleuvoir ! 

L’arrivée improbable de ménestrels, de bouffons, de jongleurs au village, 

n’aurait pas déclenché une telle liesse que celle occasionnée par l’annonce 

de l’approche imminente de la pluie. 

Une joie immense remplaçait la tristesse. Le petit peuple riait, chantait, 

nos amis s’interpellaient et promettaient que ce soir il y aurait une grande 

fête. 

-Bien dit mon père, ne tardons pas pour aller aux champs, nous avons fort 

à faire pour accueillir l’averse. Isabel, sors les chèvres ! Vous les garçons 

préparez les outils ! Toi Josefa occupe-toi du déjeuner, la journée sera 

belle et nous aurons grande faim. 

Nous savions bien que la journée pour nous serait dure, car pendant de 

longues heures au soleil nous allions travailler sans relâche. Nos parents 

étaient toujours très gentils avec nous, nous comprenions bien que sous 

A suivre
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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 19:48

" Vous faites partie de ces harkis qui ont vocation à être cocus jusqu'à la fin des temps... Vous êtes des sous hommes, vous êtes sans honneur..."

" La politique c'est une affaire de tripes, ce n'est pas une affaire de tête. C'est pour ça que moi, quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents . Des gens intelligents, il y en a 6%, il y en a 3% avec moi et 3% contre, je ne change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse..."

" c'est un phénomène courant dans le tiers-monde... Beaucoup d'entre eux ( les habitants des quartiers pauvres de Perpignan, voteront pour leur maître. Les esclaves votent toujours pour l'esclavage..."


C'est un socialiste, le Président du Conseil Régional de l'Hérault, Mr. Frêche candidat à sa propre succession... Les cons de l'Hérault attendez-vous à le voir souvent venir vous serrer la paluche... Bravo le socialisme !
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