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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 17:12

peur et peuvent s’enfuir. Éloigne-les du ruisseau. 

Un cours d’eau borde notre champ, malheureusement à sec la plus part du 

temps. Deux petits rus qui viennent de lointaines collines l’alimentent, 

quand il pleut plus haut dans les collines, nous récupérons dans notre 

ruisseau cette précieuse eau, vite bue par notre terre aride. 

Avec la fraîcheur et l’espoir de la pluie, le travail était devenu moins 

pénible. Papa parlait sans arrêt, il évaluait nos prochaines récoltes, 

discutait avec maman de ce qu’il faudrait garder pour provision et ce que 

nous pourrions vendre. Il calculait combien cela ferait d’argent disponible 

et il répartissait tout cet argent. Notre mère l’écoutait, et elle était 

heureuse. 

De grosses gouttes commençaient à tomber, les premiers nuages étaient 

sur nos têtes, mais ceux qui arrivaient étaient bien plus menaçants. Ce 

serait une bonne pluie, celle qui mouille la terre profondément jusqu’aux 

racines des plantes et des arbres, celle qui remplit les puits et les 

fontaines. 

Papa avait enlevé sa chemise et il offrait à la pluie battante son torse en 

sueur, ce torse torturé par la fatigue, les efforts et les privations. La tête 

levée vers le ciel, les bras écartés, il criait : 

_ Gloire à toi au mon dieu, béni ma famille, béni notre travail, béni nos 

récoltes. 

Comme mon père, j’avais retiré ma chemise et je profitais de cette eau 

fraîche venue de l’empyrée. Antonio et Isabel faisaient une ronde en tapant 

des pieds fortement dans les flaques déjà formées. Maman les cheveux 

collés sur son visage ruisselant, stoïque sous la pluie, nous regardait 

calme et détendue. 

L’orage tournait en ce moment au déluge, les gouttes énormes tombaient au 

sol avec une telle force, qu’elles rebondissaient faisant un bruit de 

mitraille assourdissant. L’obscurité avait remplacé la lumière éclatante de 

l’après-midi. À cet instant le ciel se zébra au loin sur les collines, des 

éclairs précédèrent une série de coups de tonnerre impressionnants, leurs 

effrayants roulements arrivaient jusqu’à nous. Antonio et Isabel se mirent 

à crier et à pleurer, maman se précipita pour les prendre et les serrer 


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