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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 01:28

Je m’avançais pour aller constater les dégâts dans notre champ. L’eau et 

les grêlons avaient fait leur œuvre destructrice, ce qui n’avait pas été 

haché menu par la violence du grain avait été déraciné et emporté par le 

ruissellement torrentiel. J’étais horrifié, notre terre était recouverte de 

milliers de cailloux. 

Ce n’était plus du limon que nous avions, mais une carrière. Je pouvais 

maintenant parcourir toutes nos cultures sans me mouiller les pieds, rien 

qu’en sautant de pierre en pierre. Je décidais de ne rien dire pour l’instant 

à maman. 

Je retournais lentement vers l’endroit ou ma mère était sûrement en 

prière. Je l’aperçus silhouette noire et roide, serrant contre elle ses 

enfants. Rien n’aurait pu la distraire de son poste de guet. Elle ne 

m’entendit pas arriver. Je restais immobile et silencieux à ses côtés. 

Bientôt se présentèrent des champs voisins des hommes qui s’inquiétaient 

de notre absence. 

— Qui y a-t-il Josefa? ou est Ramon ? 

Maman leur raconta comment papa avait voulu sauver sa chèvre et que 

tombé dans le ruisseau, la crue l’avait emporté. Maintenant que le débit 

n’était plus qu’un filet d’eau, elle espérait le retour de son mari, et c’est 

pour cela qu’elle guettait. 

— Écoutes Josefa, tu vas attendre là, et nous nous descendrons le 

ruisseau.Il se peut que Ramon ait besoin de nous, il peut s’être blessé dans 

ce tourbillon avec tout ce que charriait cette eau. 

_ Je viens, je veux vous aider à rechercher mon père. 

— D’accord, mais faisons vite. 

Nous partîmes à grandes enjambées. Je les observais et leur trouvais un 

air sinistre, le déluge avait dû aussi emporter leurs champs et l’avenir 

pour eux et leurs familles s’annonçait misérable. Pour l'instant, leur 

préoccupation était de retrouver Ramon, car la vie dure et la misère 

rendent les gens proches et solidaires. Notre marche était difficile, le 

ruisseau regagnait son lit et les endroits qu’il abandonnait maintenant 

étaient recouverts d’un épais limon bourbeux, dans lequel nous enfoncions 


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