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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 01:33

contre elle. Papa nous dit de venir rapidement sous l’amandier, planté par 

son arrière-grand-père, il avait tenu ferme à toutes les tempêtes, il 

résisterait bien à celle-là. 

Abrité sous l’arbre, notre père installa les plus petits sur une haute 

branche en leur demandant de s’accrocher et de descendre sous aucun 

prétexte, tant que la tourmente ferait rage. Maman s’assit sur la branche 

basse et je me serrais très fort contre elle. À l’instant où nous nous 

mettions à l’abri, l’orage redoubla de force, la foudre avec fracas s’abattit 

sur la colline et les pins aussitôt s’embrasèrent. La pluie décuplait de 

violence et d’intensité, maintenant notre ruisseau tout à l'heure asséché, 

charriait un puissant courant de boue. 

— Voyez mes enfants, c’est notre terre qui vogue vers la plaine, elle va 

enrichir de son limon de riches cultures, mais pour nous c’est du pain qui 

file au cours de l’eau. Dieu nous t’avions demandé de nous apporter de quoi 

manger, tu nous offres la misère et la famine. Qu’a fait ma famille pour 

mériter ta colère ? 

Mon père avait les yeux brillants, la mâchoire et les poings serrés. Je 

l’admirais davantage en le voyant défier Dieu. Quel homme ! vraiment nous 

ne risquions rien auprès de lui. Comme je l’aimais. 

La pluie avait eu raison du feu rapidement, ce danger était heureusement 

écarté, mais pour autant la tempête n’était pas finie, le ciel se faisait de 

plus en plus menaçant au dessus de nous, tout à coup un énorme coup de 

tonnerre claqua et de massifs grêlons se mirent à tomber, les feuilles de 

notre arbre étaient broyées, des branches cassées. Mon père dit aux petits 

de se recroqueviller la tête dans les genoux, quant à ma mère elle faisait 

tout pour me protéger s’exposant elle-même aux grêlons qui s’abattaient 

sur nous comme des pierres. 

— Les chèvres, les chèvres, criait papa, ils vont me les tuer ! 

Effectivement, les pauvres bêtes complètement affolées tiraient sur leur 

corde cherchant à s’enfuir, les chevreaux essayaient de se mettre à 

couvert sous le ventre de leur mère, mais celles-ci paniquées les 

piétinaient. C’était un spectacle horrible et pour nous le risque de perdre 

tout espoir de survie. La grêle redoublait de violence, maintenant notre 

ruisseau était devenu torrent, il charriait non seulement la terre, mais des 

pierres énormes, des troncs d’arbres et d’autres détritus. 

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