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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 14:50

cette bonhomie, se cachait la misère et aussi souvent le désespoir. Mais 

papa et maman chantaient en s‘activant, de temps en temps, papa faisait 

semblant de crier après nous les garçons. Jamais après Isabel, car trop 

petite, elle craignait papa quand il faisait la grosse voix, même pour la 

taquiner elle se mettait à pleurer. 


— Alors les fainéants, faut-il que je prenne un bâton pour vous faire 

dépêcher?  


Il riait très fort, et se remettait au travail. De temps à autre, nous levions 

la tête pour scruter le ciel. L’attente de la pluie nous rendait nerveux. 


-Regardez dit mon père du côté du nord-ouest ces nuages gris qui 

s’amoncellent. Nous aurons juste le temps de déjeuner et le grain sera sur 

nous, la terre avant ce soir sera moins dure à piocher, nos puits vont se 

remplir et chacun pourra arroser son jardin. Dans quelques jours nous 

aurons de belles pastèques bien juteuses, fini la misère pour vous mes 

enfants, nous mangerons à notre faim. 


Maman avait posé notre panier sous le grand amandier au bout du champ. 

Nous étions assis sous son ombre. Isabel avait rassemblé ses chèvres et 

nous avait rejoints. Pendant ce temps, notre mère avait étalé un torchon et 

disposait le repas, d’épaisses galettes sur lesquelles elle versait un filet 

d’huile d’olive, pour chacun un gros oignon cru et pour dessert quelques 

figues sèches. Nous nous désaltérions avec l’eau qui avait rafraîchi dans 

une cruche de terre cuite accrochée à une haute branche. Seul papa buvait 

un peu de vin dans une gourde en peau de chèvre. Ces repas dans les champs 

étaient joyeux et nous étions heureux. 



— C’est pas le tout ! maintenant il est temps de retourner travailler.  Allez 

debout ! 


Nous pensions que c’était l’ombre du grand arbre qui nous avait prodigué 

cette fraîcheur, et bien non ! C’était le vent qui avait soudainement forci 

et le soleil qui était partiellement caché. En effet, les gros nuages gris 

avaient fait rapidement du chemin pendant que nous déjeunions. Bien plus 

vite que papa ne l’avait prévu. Maintenant l’horizon était bouché, on 

pouvait voir une épaisse nuée noire courir vers nous. La pluie tant attendue 

serait bientôt sur nos têtes. 


— Isabel, attache tes chèvres, car s’il y a de l’orage tu sais qu’elles ont 


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