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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 00:46

BENIFAYO 


La Santos de Dios avait quitté Valencia depuis plus de dix jours. Après un 

passage de calme plat, un bon vent d’est nous faisait avancer à bonne 

voilure. Que notre grosse Caraque soit bercée par des eaux trop étales ou 

chahutées par un roulis incessant, pour le jeune mousse que j’étais, rien ne 

changeait, j’étais toujours malade. Incapable de tenir sur mes jambes, je 

roulais d’un bord à l’autre m’accrochant à tout ce qui pouvait m’empêcher 

de tomber. Comment peut-on vomir pendant tant de jours, sans jamais 

pouvoir avaler la moindre nourriture ? Je ne trouvais pas la réponse, 

mais sans cesse mon estomac se révulsait. Cette sensation insupportable 

me poursuivait jusque sur le bat-flanc ou mon oncle m’installait. Avec 

douceur il me posait des compresses fraîches sur le front et restait près 

de moi jusqu’à ce qu’épuisé je m’endorme. 

A cette époque, insouciant je vivais heureux avec mes frères et ma sœur, 

entouré de l’amour de mes parents. Pourtant, la vie était rude et difficile 

pour toute la famille et notre pauvre terre aride avait du mal à nous 

nourrir malgré un travail quotidien harassant. 

Cette année-là avait été particulièrement sombre.... 

Bénifayo, drôle de nom pour un drôle de petit village niché sur des coteaux 

brûlants au nord de Valencia. Loin des riches vallées de la Turia et de la 

Jûcar où poussent, oranges, poivrons, salades et belles pastèques. Ici où 

même l'eau manque souvent, on ne peut espérer que des pois chiches et un 


A suivre.. 


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